Tout savoir sur le glyphosate

Qu’est-ce que le glyphosate ?

Le glyphosate est une substance active présente dans différents produits herbicides, qui permet de détruire – sans retourner les sols – les mauvaises herbes (ou adventices) qui menacent la qualité et le rendement des cultures.

Comment fonctionne le glyphosate ?

Le glyphosate inhibe la croissance des plantes sur lesquelles il est appliqué, en empêchant la biosynthèse de certains acides aminés par une enzyme présente uniquement dans le règne végétal. Il est utilisé par des professionnels agricoles, formés dans le cadre du Certiphyto* directement sur les mauvaises herbes. La période, la quantité et la méthode d’application des produits à base de glyphosate sont spécifiques à chaque culture et aux espèces de mauvaises herbes ciblées.

*Certiphyto: Certificat individuel de produits phytopharmaceutiques, https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F31192

A quoi sert le glyphosate ?

Le glyphosate représente pour les agriculteurs un outil très efficace, simple, économique et sûr dans la gestion des mauvaises herbes (ou adventices). Cette dernière est indispensable pour obtenir des récoltes en quantité et qualité satisfaisantes tout en préservant les sols et les ressources. En effet, des multiples d’espèces d’adventices font concurrence aux cultures pour l’espace, les éléments nutritifs, l’eau et la lumière, amputant ainsi le potentiel de production.
Le glyphosate joue un rôle indispensable lorsque le désherbage mécanique est impossible. Il permet la gestion efficace des plantes toxiques pour la consommation humaine ou animale (datura) et des plantes nuisibles et allergisantes (ambroisie). En non-labour – notamment en agriculture de conservation des sols –, il constitue le moyen de stopper ou de réguler la croissance des mauvaises herbes sans bouleverser la structure du sol.

Dans quelles proportions le glyphosate est-il utilisé en France ?

En France, les utilisations du glyphosate sont d’ores et déjà plus restreintes que dans les autres pays européens suite à l’évaluation comparative menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Celle-ci a conduit à ne maintenir que des usages spécifiques pour lesquels aucune alternative n’existe (vignes et vergers en pente, certaines cultures tropicales…), tout en limitant voire en supprimant les autres usages.

En France, on observe une tendance à la baisse des ventes de glyphosate, avec une diminution des volumes vendus de 10% en 2021 par rapport à 2020 et de 26% en 2022 par rapport à 2021, soit –31% depuis la mise en œuvre des nouvelles conditions d’utilisations en 2020 (source Ministère de la Transition Ecologique).

 

A retenir sur le glyphosate

  • Le glyphosate, herbicide dont l’autorisation repose sur 40 ans d’études scientifiques et techniques, est aujourd’hui utilisé de façon raisonnée par les agriculteurs des différentes filières : en grandes cultures, viticulture, arboriculture.
  • S’il peut se combiner avec les techniques mécaniques de désherbage, qui peuvent même parfois s’y substituer, il demeure indispensable dans certaines situations.
  • Le glyphosate est un outil clé des pratiques de non-labour – notamment de l’agriculture de conservation –, qui présentent de véritables bénéfices pour le climat et la biodiversité.
  • Les fabricants, réunis au sein de la Plateforme Glyphosate France, ont publié et diffusé un « Guide d’évolution des pratiques de désherbage » afin d’accompagner les agriculteurs dans leur démarche de réduction et d’utilisation durable des intrants.

Questions clés autour du glyphosate

GLYPHOSATE & SANTÉ HUMAINE
  • L’ Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et d’autres autorités réglementaires du monde entier évaluent le glyphosate et les herbicides à base de glyphosate de manière exhaustive et systématique depuis plus de 40 ans. Toutes confirment l’utilisation sûre du glyphosate et des produits à base de glyphosate pour les usages autorisés. A l’issue du dernier processus européen de renouvellement de l’approbation du glyphosate conclu en 2023, l’EFSA a confirmé ne pas avoir identifié de préoccupation critique ni pour la santé humaine et animale ni pour l’environnement. Dans leurs conclusions provisoires d’évaluation partagées en juin 2021 déjà, les quatre pays évaluateurs (AGG) avaient estimé que le glyphosate ne peut pas être classé comme mutagène, ni comme perturbateur endocrinien, ni comme cancérogène, ni reprotoxique, ce qui a été confirmé en 2022 par l’Agence Européenne des Produits Chimiques (ECHA).
GLYPHOSATE & BIODIVERSITÉ
  • L’utilisation raisonnée de glyphosate peut présenter un bilan global bénéfique pour la biodiversité. En effet, les produits à base de glyphosate permettent aux agriculteurs de lutter contre les mauvaises herbes présentes avec un travail du sol limité – voire pas de travail du sol. Ils peuvent ainsi réduire leur empreinte carbone et conserver la qualité des sols en favorisant le développement d’une faune auxiliaire diversifiée : des lombrics, insectes et d’autres micro-organismes bénéfiques.
GLYPHOSATE & EAU
  • La présence éventuelle de la molécule glyphosate ainsi que son métabolite AMPA* dans les eaux de surfaces et les nappes phréatiques fait l’objet d’une surveillance rigoureuse par les gestionnaires de l’eau.
  • L’ensemble des données de surveillance en France sont publiques et montrent une quasi-absence de glyphosate et d’AMPA dans les échantillons d’eau destinée à la consommation humaine (moins de 1% des analyses montrent un dépassement certes au-delà de la norme mais systématiquement largement inférieur à la valeur sanitaire (Vmax). En revanche et de manière surprenante, glyphosate et AMPA sont très fréquemment détectés dans les eaux de surface mais la quasi-totalité des analyses (99,998 %) montrent une concentration très largement inférieure à la concentration réglementaire admissible garantissant un risque acceptable pour l’environnement aquatique (fiche de Phytopharmacovigilance, point de l’Anses sur les données de surveillance).
*acide aminométhylphosphonique
PEUT-ON SE PASSER COMPLETEMENT DE GLYPHOSATE ?
  • La gestion des mauvaises herbes est essentielle pour obtenir des récoltes en quantité et qualité satisfaisantes tout en préservant les sols et les ressources. En l’absence d’alternatives efficaces dans les situations identifiées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), se passer du glyphosate aurait un impact certain sur la productivité, la compétitivité et l’économie des agriculteurs français. Cela risquerait d’engendrer d’importantes distorsions de concurrence pour l’agriculture française vis-à-vis d’autres pays membres qui souhaiteraient le maintenir sur leur marché, mais également pour les agriculteurs européens vis-à-vis d’autres pays producteurs dans le monde.